RGR a participé le 31 mai 2018 à l’IFSTTAR de Marne-la-Vallée (F) à une journée d’échanges sur la modélisation multimodale.
La planification des déplacements requiert des outils de simulation de plus en plus précis, capables notamment de prendre en compte les différences de comportements individuels de mobilité. Depuis les années 2000, de nombreuses innovations méthodologiques ont fait évoluer les modèles multimodaux de déplacements utilisés pour estimer les trafics et évaluer les projets, politiques et scénarios prospectifs dans le domaine des transports et de l’aménagement. En plus de ces innovations méthodologiques (prise en compte des nouvelles mobilités et modes de déplacement : co-voiturage, P+R, P+Bike, etc.), la dimension multipartenariale rend nécessaire des compétences de plus en plus expertes pour la construction de tels outils.
Cette journée, coorganisée par le Cerema et le CNFPT, a rassemblé près de 150 personnes de différents domaines (maitrise d’ouvrage, assistant à maitrise d’ouvrage, communes, communauté de communes, bureau d’ingénieurs transports, etc.). Elle fut un lieu d’échanges autour de la question des modèles et elle a permis de partager et de diffuser les bonnes pratiques en la matière.
L’exemple du modèle transfrontalier de Genève MMT, bien connu de RGR, a été présenté conjointement par Damien Cataldi de la DGT et le Cerema. D’autres exemples (modèle Rhônalpin, Alpes Maritimes et Montpellier) ont permis de se rendre compte des autres pratiques et des améliorations ou pistes d’amélioration pour le modèle genevois.
La session de l’après-midi était également enrichissante avec la présentation d’un autre modèle transfrontalier entre la France et le Luxembourg. Ces zones frontalières sont difficiles à modéliser mais intéressantes du point de vue des déplacements et de leur spécificité. Ce dernier est effectivement comparable à Genève avec une attractivité importante du Luxembourg pour les emplois, un accès autoroutier et une desserte d’un aéroport.
François Combes, de l’IFSTTAR, a tenu en guise de conclusion à rappeler que la modélisation de trafic était complexe. Nous, techniciens, représentons et extrapolons des millions de déplacements avec uniquement quelques comptages et enquêtes à disposition !! Enfin jusqu’où devons-nous modéliser et quand devons-nous nous arrêter ? Il est donc important de définir clairement les objectifs du modèle puisque celui-ci ne peut pas répondre à toutes les attentes. Par exemple, si le Maitre d’Ouvrage souhaite une affectation vélo puisque ce mode est actuellement tendance, il sera impossible de la modéliser sans données ou comptages vélo.
Un thème à discuter pour la prochaine journée (souhaitée dans deux ans maximum) pourrait être la méthode d’évaluation de la qualité d’un modèle. Aujourd’hui peu voire pas de références existent pour confirmer la robustesse d’un modèle. Ce n’est d’ailleurs pas anodin si la SVI en Suisse, a lancé une réflexion sur le sujet auquel a pris part RGR dans le groupe de travail. Les résultats de la recherche seront prochainement publiés.